Nous poursuivons notre tour du monde des systèmes d’adressage en nous focalisant cette fois sur le continent africain. En Afrique, les adresses géocodées révèlent des particularités qui témoignent de la richesse des pratiques culturelles et sociales locales. Partons ensemble à la découverte des spécificités de cet adressage dans les villes africaines.
Des noms de rues peu connus ou inexistants
Dans de nombreuses villes africaines, les noms de rues sont souvent méconnus, voire ignorés par les habitants. À Lomé, Accra et Abidjan, par exemple, il est courant de rencontrer des citadins qui ne connaissent pas le nom de leur rue. Les exceptions à cette règle sont rares et concernent principalement des rues emblématiques comme la rue Adébayor à Lomé ou l’ancienne rue Princesse à Abidjan.
En revanche, à Accra, les habitants montrent une meilleure connaissance des noms de leurs rues, surtout dans les quartiers centraux et historiquement significatifs. Des rues comme Kofi Annan Street, Arku Korsah Road et Akwei Allah Road sont bien connues des résidents locaux. Cette familiarité est due à une toponymie qui reflète l’histoire des lieux et des communautés, ainsi qu’à l’association des rues à des personnalités marquantes de l’histoire du pays.
Une toponymie déconnectée des pratiques sociales
La méconnaissance des noms de rues peut s’expliquer par un processus de dénomination des rues qui est souvent imposé de manière descendante, sans implication des populations locales ni prise en compte de l’histoire sociale des lieux. En conséquence, les noms de rues ne résonnent pas avec les mémoires collectives et les pratiques quotidiennes des habitants. À Accra, en revanche, la toponymie est plus ancrée dans l’histoire locale, ce qui facilite l’appropriation des noms par les résidents.
L'oralité et la pratique du "demander le chemin"
Dans ces contextes où l’adressage formel est souvent absent ou peu utilisé, l’oralité joue un rôle central dans les pratiques de repérage. Les habitants se repèrent et indiquent leur emplacement en relation à d’autres lieux connus de tous, comme des marchés, des terrains, des boutiques ou des bars. La pratique du « demander le chemin » est omniprésente, mettant en avant la dimension sociale et collective de l’orientation dans l’espace urbain. Par exemple, il est courant de décrire l’emplacement d’une maison non pas par son adresse officielle, mais en référence à des points de repère locaux. Cette pratique a des limites et peut faire perdre un temps précieux, notamment pour les services de secours.
La solution des adresses géocodées
Pour améliorer l’efficacité des services publics en Afrique et permettre à ses habitants l’accès aux progrès du monde, il est crucial que chaque citoyen puisse disposer d’une adresse postale unique pour son habitation. Les adresses géocodées présentent de nombreux avantages en ce sens. Elles permettent d’identifier les habitations grâce à un code composé de lettres et de chiffres, fournissant des coordonnées GPS précises. Chez Edenmap, nous créons ces adresses en fonction de la latitude et de la longitude ainsi qu’en fonction des limites naturelles ou administratives. Ces coordonnées peuvent être utilisées sur des applications GPS telles que Google Maps, facilitant ainsi la localisation et l’accès aux services. En adoptant un système d’adresses géocodées, il devient possible de rationaliser la distribution du courrier, d’améliorer les interventions d’urgence et de faciliter l’accès aux services publics essentiels, contribuant ainsi à une meilleure organisation urbaine et à un développement plus harmonieux des villes africaines.
L’adressage en Afrique est un domaine complexe mais fascinant, riche en leçons sur l’importance de la mémoire collective, de l’histoire locale et des pratiques sociales dans la structuration de l’espace urbain.